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Vie sociale
Temps de lecture 16 min
Comment conserver un minimum d'autonomie, si l'on ne peut se déplacer seul ? Plutôt que de risquer la chute ou de devoir faire appel en permanence à une tierce personne, il vaut mieux utiliser les aides techniques appropriées.
Même avec de l’aide, il n’est pas toujours aisé, pour une personne en
perte d’autonomie, de passer de son lit au fauteuil, du fauteuil aux
toilettes, etc. Les aides au transfert ont pour vocation de faciliter
ces petits déplacements.
À distinguer des aides au transport, les aides au transfert sont conçues pour être utilisées à l’intérieur de la maison.
Leurs
points communs ? Elles sont pour la plupart assez peu onéreuses et
faciles à utiliser… mais pas prises en charge par la Sécurité sociale.
En savoir plus sur la prise en charge des aides techniques.
Pour vous conseiller, vous pouvez faire appel à votre médecin traitant, votre kinésithérapeute ou encore un ergothérapeute.
A quoi sert-elle ?
A se lever depuis un lit ou un fauteuil.
La ceinture de transfert sera d’un grand secours à ceux qui sont facilement sujets aux douleurs dorsales ou, tout simplement, qui manquent de forces pour aider une personne un peu lourde.
A noter : il faut que la personne aidée soit assise au départ et capable de se tenir debout.
Comment fonctionne-t-elle ?
Il s’agit d’une sangle munie de poignées que l’on passe derrière le dos de la personne, ce qui limite considérablement l’effort pour la lever.
Attention, la ceinture de transfert est une aide à l’aidant exclusivement : on ne peut pas l’utiliser seul.
Combien ça coûte ?
Entre 30 et 80 €, non remboursés.
A quoi servent-elles ?
A se redresser seul dans son lit, à condition d’avoir suffisamment de force dans les bras : ce sont des alternatives moins coûteuses aux lits à commandes électriques.
Comment fonctionnent-elles ?
L’échelle s’accroche au fond du lit, peut être masquée par le couvre-lit et sera beaucoup plus discrète qu’une potence. Toutefois, la potence, située par définition en hauteur, demeure plus efficace.
Combien ça coûte ?
Moins de 15 €, non remboursés.
A quoi sert-il ?
Très utile lorsqu’il y a peu d’espace, le disque de transfert permet de pivoter sans bouger, même dans un espace réduit.
Comment fonctionne-t-il ?
Placé sous les pieds, il doit être utilisé avec une tierce personne ; il permet par exemple de sortir d’un lit et de se tourner sans effort pour se placer dans un fauteuil, y compris dans un espace exigu. Placé sous les fesses, il permettra d’entrer plus facilement dans une voiture ou d’en sortir.
Combien ça coûte ?
Entre 30 et plus de 100 € selon les modèles, non pris en charge par la Sécurité sociale.
A quoi sert-elle ?
A passer du lit au fauteuil. Elle permet en quelque sorte de se lever… en restant assis.
Comment fonctionne-t-elle ?
Elle sert de passerelle entre le lit et le fauteuil, à condition qu’ils soient à la même hauteur.
Elle peut être droite ou courbe, en bois ou en plastique, avec ou sans poignées… Certains modèles présentent des encoches. D’autres sont proposées avec un disque ou un tissu coulissant.
Combien ça coûte ?
A partir de 40 € et jusqu’à 15 fois plus pour les modèles à disque coulissant. Pas de prise en charge par la Sécurité sociale.
A quoi sert-il ?
A aider aux transferts de personnes qui ne peuvent pas participer.
Comment fonctionne-t-il ?
Le lève-personne sur châssis à roulettes s’apparente à une grue. La personne qui doit se déplacer est tenue dans des sangles.
Les modèles sur rails sont plus impressionnants et beaucoup plus rares, quoique beaucoup plus pratiques à l’usage. On les voit dans certains établissements spécialisés, mais encore très peu chez les particuliers.
Leurs points faibles ? Le coût et le champ d’action très localisé : les transferts ne peuvent avoir lieu que là où les rails sont installés.
Combien ça coûte ?
Les modèles sur châssis se situent aux alentours de 450 €, 650 € pour les modèles électriques. Les prix peuvent monter jusqu’à 2 000 €, voire le double pour des matériels à usage professionnel.
La location reste possible, mais avec un choix restreint, pas forcément adapté.
Un lève-personne, quel qu'il soit, doit être essayé ; et il est impératif de l’essayer dans les lieux mêmes où il sera utilisé.
A cette occasion, pensez à bien évaluer :
Pour les modèles sur rail, il convient de demander un devis.
A noter : les lèves-personnes répondent à la norme européenne ISO 9999.
Objet de prestige et d’apparat, la canne est une des plus anciennes aides techniques. Le Sphinx n’en parlait-il pas déjà dans son énigme posée à Œdipe ? N’en déplaise aux amateurs d’objets, les cannes les plus belles ne sont malheureusement pas les plus utiles. Bien souvent, il sera préférable de délaisser l’élégante canne en bois au pommeau sculpté au profit d’un modèle ergonomique et adapté. Conseils pour choisir.
La matière du fût
S’il
en existe en bois, l’aluminium ou l’acier lui sont préférables : les
cannes en métal sont à la fois légères (autour de 300 g), robustes et
réglables en hauteur. Par ailleurs, l’aluminium peut être imprimé pour
un rendu plus esthétique.
Dans tous les cas, demander l’aide du
vendeur pour ajuster la canne à votre taille lors de l’achat : elle doit
arriver au niveau du grand trochanter, la partie saillante du haut du
fémur.
Le modèle d'embout
A choisir en caoutchouc ou en gomme pour une meilleure adhérence, les embouts ferrés ont tendance à glisser.
Il
existe aussi des embouts en étoile, munis de plusieurs trois, quatre ou
cinq branches, qui rendent la canne plus stable. Certains sont
articulés.
Les embouts se changent tous les cinq ans environ.
La canne pliable : une première entrée en matière pour les besoins encore occasionnels.
La canne anglaise : plus stable, elle permet d’appuyer le coude et l’avant-bras. Son usage n’est pas recommandé sur du long terme, car elle donne une mauvaise posture de marche.
La canne autostable, qui tient debout quand on la pose (modèles Tango, Swing ou Twist). Un peu plus lourdes (environ 500 grammes), elles sont dotées d’un embout articulé qui accompagne le mouvement du marcheur. Une sécurité supplémentaire mais qui demande un petit temps d’adaptation. Les derniers modèles sortis sur le marché sont aussi équipés d’une led pour éclairer les obstacles et les bords de trottoir.
La canne tripode, encombrante, constitue la dernière étape avant le déambulateur. Assez lourde, c’est celle qui offre le plus de stabilité.
La canne de chasseur ou de golfeur. Munies d’un siège pliant ou d’un siège hamac, elles demandent un certain sens de l’équilibre en position assise. Elles pèsent autour de 500-600 grammes.
La canne connectée. Encore rare sur le marché, elle intègre un GPS, un moyen non stigmatisant de sécuriser les déplacements des personnes désorientées.
Il faut compter entre 15 euros pour une canne pliable premier prix et 70 euros pour une canne autostable.
Selon les finitions, certains modèles peuvent dépasser les 100 euros.
La sécurité sociale rembourse environ 12 euros, sur prescription médicale.
Outils essentiels pour gagner en autonomie, ces accessoires d’aide à la marche mériteraient d’être plus répandus. Saluons à ce propos l’initiative de l’association Prendre soin du lien, qui organise depuis 2016 à Bordeaux la Mobil’Aînés, une marche intergénérationnelle qui a pour but de changer les regards sur ces personnes âgées qui se déplacent en rolateur.
« Les personnes concernées, notamment âgées, doivent se sentir à l'aise dans l'espace public et ne pas avoir honte de sortir en rolateurs », soulignait Christine Cocuelle, l’organisatrice de la marche en 2016.
Les clefs pour choisir un modèle adapté.
Le modèle classique, rigide et dépourvu de roulettes.
Comment ça marche ?
On prend appui dessus pour avancer, on s’arrête, on le soulève et on le pose un peu plus loin.
Les +
Les -
Les critères de choix
Combien ça coûte ?
Moins de 60 €, soit le tarif remboursé par la Sécurité sociale.
Equipés de deux, trois ou quatre roues, ils servent à se déplacer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Comment ça marche ?
Selon la capacité de l’utilisateur à gérer ses changements de
direction, des roues fixes ou pivotantes permettent d’avancer facilement
en s’appuyant. Pour ceux qui ne peuvent pas marcher, même en
s’appuyant, le déambulateur avec appuis brachiaux peut être envisagé (à
partir de 425 €).
Les +
Les -
Les critères de choix
Combien ça coûte ?
A partir de 70 € pour un modèle à deux roues, 80 € pour un modèle à quatre roues.
Mais les prix peuvent grimper jusqu’à 400 euros.
Comment ça marche ?
Comme un chariot de courses classique, avec des équipements en plus
comme un siège de repos ou deux fois trois roues pour passer les
rebords de trottoir ou les escaliers plus facilement.
Pour plus de stabilité, certains se poussent.
Le +
Le -
Les critères de choix
Combien ça coûte ?
Entre 80 et 150 euros.
Encore assez peu répandues, les draisiennes seniors sont proposées à notre connaissance par deux fabricants français, WellPedy et Modelito Home. Il existe aussi des modèles d’extérieur.
Comment ça marche ?
L’utilisateur s’installe en position assis-debout sur la selle et se sert de ses jambes pour avancer.
Les +
Les -
Combien ça coûte ?
Entre 350 et 400 euros.
La Sécurité sociale peut accorder une prise en charge, sous réserve qu’il y ait prescription médicale.
Mais le même tarif (53,81 euros) étant appliqué à tous les modèles, seuls les modèles de base sont intégralement remboursés.
La location est elle aussi remboursée, avec une dégressivité au-delà de six mois.
Qu’il soit classique ou électrique, l’achat d’un fauteuil roulant ne
s’improvise pas. Il s'agit d'une part d'équipements onéreux, mais
surtout dans lequel l'utilisateur passera sans doute beaucoup de temps.
Mieux vaut faire appel à un professionnel pour être bien accompagné, comme un ergothérapeute.
Et dans tous les cas, quel que soit le modèle retenu, prêter attention aux éléments suivants :
L’idéal est bien sûr d’essayer le fauteuil là où il sera utilisé. Vérifiez qu’il passe bien dans les couloirs, dans l’ascenseur, qu’il entre dans le coffre de la voiture, etc.
Ses grandes roues arrière sont pourvues de mains courantes permettant la propulsion par l'utilisateur lui-même. Il existe des modèles avec des roues plus petites appelés fauteuil de transfert ou fauteuil à pousser.
Les questions à se poser avant de choisir
Combien de temps l’utilisateur passe-t-il dans son fauteuil ? La réponse induira le besoin d’équipements améliorant le confort (dossier plus haut, assise inclinable, appui-tête, repose jambes…).
Le fauteuil doit-il être transporté régulièrement ? Si oui, mieux vaut choisir un modèle léger ou pliable. Les ultra-légers pèsent un peu plus de 6 kilos.
Combien ça coûte ?
A partir de 200 euros pour un fauteuil roulant classique, 300 euros pour un fauteuil léger et 1000 euros pour un fauteuil "confort", les modèles les plus sophistiqués pouvant être facturés plusieurs milliers d’euros.
Beaucoup plus cher, le fauteuil électrique s’adresse aux personnes ayant perdu la mobilité des membres supérieurs. Compte tenu du prix, un essai à domicile, dans ses conditions ordinaires de vie, est ensuite indispensable,
Le scooter à 3 ou 4 roues, à la différence du fauteuil électrique, s’utilise exclusivement à l’extérieur.
Combien ça coûte ?
A partir de 2000 euros pour un fauteuil électrique mais tout dépend tout dépend du degré de perte d’autonomie et du service attendu : les prix peuvent facilement doubler voire tripler.
Pour un scooter, compter 1000 à 3500 euros mais attention, ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
Une procédure spécifique
La prise en charge par l’Assurance maladie des fauteuils roulants électriques est soumise à une demande d'entente préalable.
Cette demande doit inclure un certificat d’essai réalisé avec une équipe pluridisciplinaire composée d’un médecin de médecine physique et de réadaptation et d’un ergothérapeute ou d’un kinésithérapeute.
Il s’agit d’attester que le fauteuil est adapté aux besoins et possibilités du demandeur.
La Bécasine, créée par un designer industriel belge en 2013, et la Joëlette, imaginée par le Français Joël Claudel, accompagnateur en montagne, sont deux modèles de fauteuils innovants permettant aux utilisateurs de participer à des courses, des randonnées ou des balades dans la nature.
Des fauteuils spécialement conçus sont équipés de bras pour permettre à un, deux ou quatre porteurs de faciliter le déplacement de l’utilisateur.
Depuis, la gamme Joëlette s’est enrichie, avec Sofao, une version pour la baignade, et Bi-Ski, pour les sports d’hiver.
Il faut compter 1200 euros pour une Bécasine, 3000 euros pour une Joëlette simple : un coût élevé pour un usage ponctuel. Mais ces fauteuils tout-terrain peuvent s’avérer intéressant pour des associations ou des collectivités.
Ainsi, l’office de tourisme de la ville de Metz s’est équipé en juin dernier de deux Joëlettes pour pouvoir proposer des visites guidées de la ville aux personnes à mobilité réduite.
Tout dépend du type de fauteuil choisi : mieux vaut consulter la liste des produits et des prestations de l’Assurance maladie avant d’acheter.
Pour le renouvellement, l’Assurance maladie fixe des échéances… mais elle ne remboursera le nouveau fauteuil que si l’ancien est vraiment hors d’usage ou inadapté à son utilisateur.
De même, le renouvellement peut être accordé avant la fin de ce délai, après avis du médecin-conseil.
Contactez votre caisse d’assurance maladie.
Les mutuelles, la prestation de compensation du handicap (PCH) et l’Apa (allocation personnalisée d’autonomie) peuvent aussi prendre en charge une partie du coût.
N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la MDPH ou du Clic le plus proche.
Marches inégales, escalier sombre ou encombré… Ce lieu de passage
incontournable peut devenir avec le temps une véritable source
d’accidents.
L’idéal ? Eviter de l’emprunter en installant une chambre et une salle de bain au rez-de-chaussée de la maison.
S'il
est impossible de déménager chambre à coucher et salle d'eau, le
monte-escalier peut offrir une bonne alternative. Mais avant de se
lancer dans un tel projet, onéreux et qui nécessite des travaux plus ou
moins importants, mieux vaut être sûr de soi.
Mieux vaut consulter un professionnel (médecin traitant, ergothérapeute…) pour s’assurer que le monte-escalier est adapté à la situation.
En savoir plus sur l’ergothérapie
Différents critères vont influer le choix :
A noter : les cages d’escalier trop étroites ne permettent pas l’installation d’un monte-escalier.
Si c’est au mur, il devra être porteur. Au sol, attention au chauffage par le sol le cas échéant.
Une fois ces critères en tête, comparez les offres des différents
fabricants. Sur internet, en vous rendant dans un Cicat (Centre
d’information sur les aides techniques) ou dans un salon spécialisé
Le devis - impératif - ne peut être effectué qu’après une visite d’un technicien sur les lieux.
Derniers points de vigilance, la présence d’un service après-vente fiable, la durée de garantie et les modalités d’entretien.
A partir de 4 000 € pour un escalier droit, le double dès qu’il y a une courbe ou un palier.
Différentes aides sont possibles pour alléger la facture : Agence
nationale pour l’amélioration de l’habitat, aides de la Sécurité sociale
et des mutuelles, des caisses de retraite, des collectivités locales,
aides fiscales, prise en charge partielle au titre de l'Apa.
Pour
savoir de quelles aides vous pourriez bénéficier, renseignez-vous
auprès de Soliha (solidaire pour l'habitat), au 08 12 13 14 15 (0,05
€/minute + prix de l'appel).
Dans certains Cicat (centres d’information et de conseil sur les aides techniques), dans les salons spécialisés ou chez les installateurs.
Et pour vous conseiller, vous pouvez faire appel à un ergothérapeute.